138                         Les Spectacles de la Foire.
nommé Jacques et fés gens et d'autres particuliers portant épée, auroient attaqué le plaignant et fa famille, difant qu'ils vouloient le percer à coups
d'épée, le traitant de b.....de chien le long du chemin, en forte qu'il fut
obligé de prendre deux gardes pour le conduire. De tout ce que deffus nous rend plainte.
Signé : Jean Bertrand ; Lefrançois.
(Archives des Comin., n- 3S09.)
III
L'an 1689, -cfamedi 24e jour de feptembre, huit heures du foir, font venus par-devers nous, Céfar-Vincent Lefrançois, etc., en notre hôtel fis rue Beau­repaire, Jean Bertrand, joueur des menus plaifirs du Roi, Marie Triboulet, fa femme, demeurant rue St-Denis : Lefquels, en continuant les plaintes ci­devant rendues, nous ont fait plainte et dit qu'Alexandre Bertrand et fa femme continuent journellement à infulter et faire infulter les plaignans depuis que la foire St-Laurent a commencé, et en font venus à de telles extrémités que cejourd'hui, fur les quatre heures de relevée, étant devant leur loge à leur jeu, une compagnie étant prête à entrer chez eux, ledit Bertrand ct fa femme auroient envoyé Jacques Defponti, leur gagifte, qui auroit arrété une per-fonne par le bras, difant : « Monlleur et Madame, n'entrez pas là, on vous coupera votre bourfe et 1-on prendra votre argent. Venez chez nous. » La plaignante ayant dit que cela étoit malhonnête, ledit Defponti auroit fait querelle à leur fille qui donne des billets et l'auroit frappée d'un foufflet qui lui auroit caffé le nez : la femme dudit Defponti feroit venue tout en colère et, fans Lavoir le fujet de la querelle, auroit commencé à frapper de, deux foufflets ladite femme Bertrand, plaignante, la prenant par fés cornettes et cheveux et l'auroit trainée par terre, la frappant elle et fon mari à coups de pied dans le ventre et foufflets, en forte qu'étant groffe de fept mois elle fe fent bleffée. Non contentes de ce, ladite plaignante étant revenue de fon éva-nouiffement, ladite femme Defponti et la nommée Ladureau, chaudronnière,
l'auroient pourfuivie à fa loge, difant qu'elle étoit une p....., une vilaine,
une maq.......de fa feeur, qu'elle l'avoit vendue, qu'elle étoit une chienne;
ce qu'elles répétèrent plufieurs fois; les gens dudit Alexandre Bertrand venant fur les terres-des plaignans, faifant des huées extraordinaires, menaçant les plaignans de les tuer; en forte que tout ce que la plaignante auroit pu faire, aidée de fon mari, auroit été de venir par-devers nous nous rendre plainte' de ce que deffus.
^igné : Jean Bertrand; Marie Tribouillet; Lefrançois.
(Archives des Comm., n'' 3809.)